Le ministère de l’intérieur a été dessaisi de la gestion de la crise sécuritaire qui sévit depuis dix mois dans la Wilaya de Ghardaïa, rapporte samedi le journal El Khabar. La décision aurait été prise, jeudi, par le président Abdelaziz Bouteflika, lors de sa rencontre avec le général de Corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et vice-ministre de la défense.
C’est, selon le journal El khabar, une des grandes décisions prises à la suite de la « mutinerie » des unités d’intervention de la police et du « pourrissement de la situation » à Ghardaïa. Selon le journal, le nouveau responsable opérationnel, le général Cherif Abderrezzak, Commandant de la 4ème région militaire s’est rendu à Ghardaïa et s’est réuni avec les cadres de la sécurité et de l’administration pendant plus de « six heures ».
A l’issue de cette réunion, il a donné de « nouvelles instructions pour gérer la situation sur le terrain ». Le journal cite une source sécuritaire qui dit ne « pas exclure l’éventualité d’une intervention de l’armée pour régler le conflit intercommunautaire qui dure depuis dix mois.
L’autre conséquence de la contestation des policiers est que le président de la république a décidé d’une réorganisation de l’appareil de la Sûreté nationale. Cela se fera sur la base des conclusions de deux « enquêtes sécuritaires », l’une menée par le ministère de l’intérieur et l’autre conduite conjointement par des « experts de la Présidence et du ministère de la défense nationale ».
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Ghardaïa : 2000 militaires déployés dans la vallée du M’Zab
Pour contenir la crise sécuritaire qui dure depuis plus de 10 mois à Ghardaïa, l’Etat vient de revoir sa stratégie. C’est désormais l’armée qui est en charge du dossier. La direction de l’armée a mis en place un dispositif composé de 2000 militaires appartenant aux forces spéciales. Ces derniers n’attendent actuellement que l’ordre de se déployer dans les artères de la ville pour rétablir le calme et la sécurité.
Si depuis vendredi dernier, gendarmes et policiers ont repris leurs postes pour veiller au maintien de l’ordre dans la vallée du M’zab, il n’en demeure pas moins que c’est l’armée qui supervise les interventions. Les forces de l’armée n’attendent actuellement que l’ordre de se déployer et intervenir en urgence et avec plus de fermeté à Ghardaïa. Quelque 2000 militaires appartenant aux forces spéciales se trouvent dans des bases limitrophes, prêts à rejoindre le dispositif sécuritaire déjà installé sur place, a rapporté le quotidien d’information arabophone Echourouk .
En effet, c’est le chef d’état-major de la 4e Région militaire, le général-major Cherif Abderrazak, qui a été désigné par l’Etat pour veiller sur la sécurité de la ville. Même si le ministère de l’Intérieur demeure responsable de la sécurité de la ville, la situation est actuellement entre les mains de l’armée qui vient de prendre les rênes.